Sous haute surveillance by Norah McClintock

Auteur:Norah McClintock [McClintock, Norah]
La langue: fra
Format: epub, mobi
Publié: 2010-08-05T20:57:45+00:00

Elle se figurait que c’était Rafe qui l’embrassait, la caressait, l’aimait. L’illusion était parfaite. La tentation, irrésistible. Et elle était censée tomber amoureuse de Maurice ! Décidément, Pita n’avait pas la main heureuse avec ses sortilèges !

Combien de fois n’avait-elle pas rêvé de cet instant où Rafe sortirait du néant pour s’emparer d’elle et la subjuguer sous la puissance de son désir. En vérité, chaque soir. Et il y avait six ans et demi qu’elle dormait seule !

Cathy poussa une plainte et s’abandonna malgré elle à ce désir honteux et violent qui la poussait à utiliser cyniquement le corps d’un homme pour éteindre des feux allumés par un autre.

— Il y a si longtemps que j’attends cela, murmura-t-elle presque imperceptiblement.

— Vous avez envie de moi autant que j’ai envie de vous, murmura-t-il à son tour, avec, dans la voix, une violence mal contenue et quelque chose de vaguement désespéré.

Leurs bouches se trouvèrent dans l’obscurité et, sans cesser de s’embrasser, ils se rapprochèrent du lit.

En quelques gestes précis, il lui ôta ses vêtements. D’être nue la rendit plus audacieuse. Elle passa des doigts aveugles mais délicats sous son pull et partit à

l’exploration de son ventre musclé, de son ample poitrine. Puis elle dégrafa la ceinture de son pantalon et y plongea hardiment les deux mains. Saisi d’une subite frénésie, il se débarrassa de ses vêtements comme s’ils étaient en feu.

Ils tombèrent sur le lit.

Il la couvrit de caresses expertes, allant droit aux points les plus sensibles, comme s’il la connaissait de toute éternité.

Leur désir était si neuf, si radieux que, même avant qu’il ne la prenne, ils ne faisaient déjà plus qu’un, corps et âme.

Pourtant, lorsqu’elle toucha au pinacle du plaisir, ce ne fut pas son nom à lui qu’elle cria.

Ce fut celui de Rafe.

Un terrible frisson les parcourut tous deux.

C’est seulement lorsque l’extase se dissipa qu’elle se rendit compte de ce qu’elle avait fait et chercha à s’excuser.

— Maurice, je suis navrée, je ne sais quoi vous dire…

Elle se détourna, affreusement triste et prise de cuisants remords, mais il l’enserra dans ses bras puissants et la contraignit à demeurer sous lui.

— J’ai honte, murmura-t-elle d’une voix brisée. Je ne sais pas ce qui… Oh, Maurice, vous êtes la dernière personne au monde à qui je voudrais faire du mal.

— N’y pensez plus.

— C’était si merveilleux et je… J’ai l’impression d’avoir tout gâché.

— Au contraire.

Elle entendit distinctement un sourire dans sa voix. Comme disent justement les Français : « Bon sang ne saurait mentir. » Ah, elle avait eu grand tort de désespérer de Maurice. Une fois de plus, il montrait ce qu’était un authentique aristocrate. Sa gentillesse, la générosité de sa nature le plaçaient moralement à

cent coudées au-dessus d’un voyou comme Rafe, qui aurait été jaloux comme un tigre si elle avait crié le nom d’un autre homme en un tel moment.

— Pardonnez-moi, dit-elle modestement.

Il lui posa le doigt sur les lèvres pour qu’elle se taise. Lorsqu’il parla, elle pensa qu’il devait être bouleversé, car ce fut avec un accent français plus prononcé que jamais :

— Il n’y a rien à pardonner… ma chérie.

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